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De l'Everest au Machu Picchu...
9 mars 2010

Potosi et Sucre, effort et reconfort!

2/03/2010 - Courage, fuyons!

Le temps de régler quelques détails administratifs a la clinique, me voici a Monte-Blanco, l'agence d'Amalia, afin d'y récupérer mes affaires. Je la remercie pour tout, lui laisse un peu d'argent et la doudoune achetée juste avant de partir sur le Salar (en prévision du Licancabur) qui ne m'aura finalement jamais servi et qui est trop épaisse pour rentrer dans mon sac... Le taxi réservé par Amalia m'amène directement a la gare routiere ou je monte dans un bus tres confortable, ayant même deux places pour moi puisque aucun voisin durant le trajet (Amalia serait derrière ca que cela ne m'étonnerait guère...). Le trajet dure presque sept heures et ma condition physique n'est pas optimale, je me sens encore un peu faible... Vers 17 heures, je suis a Potosi et demande au taxi de me déposer devant l'hôtel que j'ai choisi au sein de ceux recommandes par Le Routard durant le trajet... Le Residential Tarija n'a pas l'air très "fun", mais il semble calme et propre, c'est bien l'essentiel... Un peu use par le trajet, je prends une douche, fais quelques rues autour de l'auberge afin de trouver quelques chose a me mettre sous la dent, et vais dormir très tôt...

3/03/2010 -Potosi, symphonie en do mineur...

Avant de débuter le récit de cette journée, il me faut vous parler un peu de Potosi... Cette ville aujourd'hui retombée dans l'oubli, fut au 17eme siècle la cite la plus célèbre et la plus prospère du monde! En effet, a leur arrivée en ces lieux, les espagnols découvrent une montagne regorgeant de minerai d'argent, qu'ils nomment aussitôt "el cerro rico" (la montagne riche) et exploitent sans tarder... Potosi est construite au pied de cette montagne, les espagnols n'hesitant pas a sacrifier durant le siècle qui suivra plus de six millions d'indiens Quechuas et Aymaras, et des bateaux entiers d'africains issus du commerce triangulaire, sur l'autel du profit... Les natifs et esclaves sont ni plus ni moins considérés comme un bien réutilisable dans l'exploitation des mines de Potosi, au meme titre qu'une brouette ou qu'une pelle, et tous les indiens refusant de se convertir au catholicisme prôné par la mission d'évangélisation des moines espagnols seront les premiers a être envoyés dans des galeries qui seront aussi leurs tombes (vous avez dit génocide?)... L'Espagne de son cote s'enrichit pus que jamais, mais s'endette également dans le même temps auprès de ses voisins européens, car non contents d'avoir trouve la poule aux oeufs d'argent, les espagnols croient en un "El Dorado" encore plus gigantesque en Amazonie et déploient des dizaines d'expéditions infructueuses... Apres un siècle d'exploitation intensive, les mines perdront grandement en productivité et même si elles continuent a être exploitées aujourd'hui par environ 5000 mineurs, le minerai se fait rare et de piètre qualité... Pour conclure, les économistes du 20eme siecle sont formels, la découverte des mines de Potosi et l'afflux d'argent inhérent ont une part prépondérante dans la naissance du capitalisme en Europe! Potosi garde aujourd'hui une particularite, avec ses 4060m d'altitude, elle est la ville de plus de 100 000 hab la plus haute au monde...

Reveil tardif, une fois n'est pas coutume! Mon premier objectif est de trouver une agence qui puisse me permettre d'aller visiter les mines cet apres-midi... Une fois chose faite, je m'installe en terrasse pour prendre mon petit dej, et me met a la recherche d'une librairie pour faire quelques emplettes... En effet, il est de coutume une fois dans les mines d'offrir quelques presents aux mineurs rencontres, alcool, cigarettes, feuilles de coca, sodas le plus souvent... Mais apres en avoir parle a la dame de l'agence, elle m'a confirme que je pouvais également acheter du matériel scolaire pour les enfants des mineurs si je le désirais... J'investis donc dans des cahiers, livres de coloriages, crayons de couleurs et stylos qui me paraissent plus en adéquation avec mes idees... En fin de matinee, j'apprends par internet que Julie et Antho sont sur Potosi également, on prévoit de se retrouver ce soir! Vers 13h30, apres un repas frugal car l'appétit n'est pas encore vraiment la, j'embarque avec un groupe de 8 personnes pour la visite des mines... Nous commençons par nous faire équiper des bottes au casque afin de pouvoir évoluer dans ce milieu un peu spécial... Puis, nous passons par le "marche des mineurs" afin de trouver les fameux cadeaux, beaucoup achètent de la dynamite, outil indispensable aux mineurs, personne n'achète l'alcool a 98 degrés dont ils sont parait-il d'invétérés consommateurs, et de mon cote j'ajoute quelques sodas a ma hotte déjà débordante de fournitures scolaires... En premier lieu, nous visitons quelques installations hors de la mine, assurant le traitement du minerai, qui n'est heureusement plus effectue au mercure comme autrefois... Vers 15 heures, nous passons aux choses sérieuses puisque les deux heures suivantes se dérouleront dans trois niveaux de galerie allant de 4350m a 4300m. Le fil conducteur de notre évolution dans ces galeries sera d'essayer de trouver des mineurs en activité, aller de l'un a l'autre afin de distribuer nos cadeaux, discuter un peu et apprécier leurs conditions travail et leur environnement... Nous comprenons vite que se déplacer dans ces conduits n'est pas simple, nous sommes constamment plies en deux voire rampants dans certains boyaux, un bandana humidifie nous protège un peu des inhalations de poussières et autres substances mais rend la respiration encore plus difficile dans ce contexte et a cette altitude... En milieu de parcours nous faisons également quelques offrandes a "El Tio", divinité a l'aspect sympathique, protectrice des mineurs! J'apprécie grandement que la visite n'ait rien d'aseptisee, de romancee, les conditions de travail sont réelles et l'âpreté du parcours ponctue d'authenticité de l'expérience... A la sortie, notre guide nous fait une brève démonstration en quelques minutes de l'utilisation des explosifs, nous faisant chacun passer "la bomba" six secondes après avoir allume la mèche et avant de disposer l'engin artisanal en contrebas afin de nous faire apprécier la puissance et l'efficacité de l'explosif. Pour ma part, cette petite attraction est de trop, elle n'apporte pas grand chose a la visite et détériore encore un peu plus un milieu qui semble déjà fragile, cette montagne est un gruyère surexploite... Quoi qu'il en soit, j'aurais vécu cette expérience tres positivement, je n'aurais fait l'impasse sur Potosi et ses mines sous aucun prétexte... Je ne sais pas trop comment décrire cela mais au vu des exactions commises par "mes ancêtres" européens envers le peuple indiens en ces lieux, je ressens une forme de culpabilite, de responsabilite, et outre les cadeaux, j'ai glisse un billet a chaque mineur croise, une sorte de pied de nez a ce nid du capitalisme, une redistribution inter-generationnelle a infime échelle... Ma conscience quelque peu soulagée, je suis allé sortir mes complices parisiens de la torpeur de leur chambre d'hôtel afin d'aller fêter tous ensemble l'anniversaire d'Anthony en ville... Mes maux de ventre ont fait place a des douleurs abdominales tant cette soirée fut placée sous le signe des fous-rires, c'était bon de les retrouver!

4/03/2010 -Prendre un peu de hauteur spirituelle...

Je comptais partir de Potosi aujourd'hui, mais une manifestation d'ampleur nationale bloque tous les transports dans le pays... Le gouvernement souhaite renforcer la législation concernant le taux d'alcool autorise au volant, un scandale rendez-vous compte! Je profite donc de cette journée "off" pour prolonger un peu ma nuit, puis aller visiter l'Eglise San Francisco dans la matinée... Petit retour de 300 ans en arrière a la belle époque de l'évangélisation des "indigènes" par les moines franciscains... L'eglise est néanmoins splendide, et massive, et l'apogée de la visite sera sans doutes la vue a 360 degrés sur l'ensemble de la ville ensoleillée depuis les toits. Je passe l'aprem a rediger le blog et flaner dans les quartiers nord de Potosi, avant de rejoindre Antho et Julie pour une dernière soirée tous les trois, je pars demain a l'aube! Nous nous accordons un petit écart financier en mangeant au "4060" puis rejoignons notre QG, "La Plata" pour une longue discussion cinéma avant des "au revoirs" déchirants! ;-)

5/03/2010 - Du salé pour l'entrée, Sucre en dessert!

Reveil a six heures afin de pouvoir prendre le premier bus pour Sucre, partant a sept heures! Il est une nouvelle fois plutôt confortable, et de plus, la route est majoritairement asphaltée. Vers 10 heures, j'arrive dans cette nouvelle ville, au premier abord plus proche des standards européens que de la Bolivie rurale... Je trouve un logement puis part me balader, et m'attable dans un resto tres sympa sur la Plaza 25 de Mayo, place principale de la cite. Le temps, pluvieux ce matin, se découvre, et le soleil apparaît, retour de la chaleur dans cette ville située "seulement" a 2600m d'altitude... Dans l'aprem, je parcours la partie nord-ouest de Sucre, le Parque Bolivar, le Mercado Central et fais un peu de shopping... Le soir venu, nouveau resto dans lequel je rencontre Joshua, un anglais arrivant en Amérique du sud pour six mois, avec qui je passerais le reste de la soirée... Ma première impression de Sucre est mitigée, un peu trop embourgeoisée a mon goût, cette cite manque de caractère, il faut dire que c'est difficile de passer après Potosi... Cote santé, tout va de mieux en mieux, je continue a régulièrement prendre mes antibiotiques et sens la forme optimale revenir de jour en jour...

6/03/2010 - Quand Sucre devoile ses charmes...

Petit dej a mon auberge, ou j'en profite pour réserver mon billet de bus pour ce soir. Je compte en effet relier La Paz de nuit pour une fois, les paysages ne semblant pas extraordinaires entre les deux villes, et le trajet étant un peu plus long que d'ordinaire puisque de 12 heures! Après cela, ma matinée sera consacrée a un peu de courrier, choix des cartes postales, écriture, achat de timbres a la Poste... Le tout entrecoupe par les nombreux petits "cireurs de chaussures" qui arpentent la Place et viennent régulièrement me parler, s'essayer a la lecture de mon Guide du Routard... A midi, je rejoins le Mercado central pour un repas version "cantine locale"... Je m'attable avec tous les boliviens, déguste le célèbre chorizo chuquisaqueños avec quelques patates, puis descend d'un étage m'acheter du fromage bovin un peu fade et quelques bananes pour compléter le tout... De la, je pars pour Recoleta, la partie sud-est de la ville que je n'avais pas encore visitée, et son superbe mirador dominant l'ensemble de la cite. La montée jusqu'à Recoleta dans un dédale de ruelles pavées, puis la vue somptueuse, me réconcilient avec l'esthétisme de Sucre, je comprends mieux sa réputation de belle ville... En redescendant, je m'arrête visiter le Couvent Felipe De Neri, principale représentation de Sucre sur les cartes postales, dont les toits sont magnifiques et offrent également une belle vue sur le centre-ville... Satisfait d'avoir découvert les splendeurs de Sucre cet apres-midi, je retourne a mon auberge préparer mes affaires, héler un taxi pour la gare routière et prendre mon bus a 19h30... J'ai réservé une place dans un bus "cama", le confort est optimal avec des sièges très espaces, quasiment "couchette"... Nous avons droit a un film en début de trajet, puis les lumières s'éteignent et c'est dodo pour tout le monde...

ASOCEAMS - Bolivie - Potosi

On se retrouve dans la capitale, La Paz!

El Seb

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Commentaires
C
Tu as l'air d'aller mieux...ca doit être les vertus cachées du chorizo que je vénère tant !<br /> <br /> Bonne continuation a toi !<br /> Bizbiz
R
c'est sur avec les explications c'est plus clair :-) c'est incroyable qu'on puisse visiter une mine en cours d'exploitation et avec ses mineurs ! c'est fou que cette montagne tienne encore debout !.. allez, bon voyage en bus 3 étoiles !
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